Un énorme BRAVO à notre CHAMPIONNE de présidente, EMMA, qui fait un podium individuel et qui ramène une médaille de bronze dans la catégorie F45 sous le maillot de l’équipe de France, au Championnat du Monde de 100 km, en 8h15 🙂 Exceptionnel !
Un grand bravo aussi à ERIC qui termine juste à la 4ème place dans sa catégorie en 8h46…

Site : www.dorsal21.com/resultados.html

Reportage photos : goo.gl/photos/VVR422dieePk9net6

 

Nom Temps Cadence Place Scratch Catégorie Place Championnat Place Catégorie
Emmanuelle Jaeger 08:15:13 04:57 90 W45 21 3

 

Nom Temps Cadence Place Scratch Catégorie Place Catégorie
Eric Kalicinski 08:46:32 05:15 67 M50 4

 

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Le compte-rendu d’Eric :

Le 27 novembre 2016, j’ai participé au 100 km de Los Alcazeres en Espagne.
Cette course est le support des championnats du monde. J’avais envie de courir un 100 km depuis quelques temps déjà mais cette envie s’est vraiment concrétisée après mon abandon au Tour des Ducs de Savoie en août de cette année (une des courses de l’UTMB). Emma et Zaza commençaient un cycle d’entraînement en vue des championnats et ilsm’ont donc recueilli 🙂
En lisant le plan d’entraînement élaboré par Jean-Jacques, je l’ai tout d’abord trouvé plutôt facile, notamment en l’absence de grosses séries de VMA sur piste. J’ai vite vu que je me trompais… Il faut courir, courir et toujours courir. Les allures sont variées bien sûr mais il y a nécessairement un volume de courseà pied à effectuer.
Quel plaisir cependant, de rentrer dans la bulle du plan d’entraînement, parler de 100 km, écouter Emma et Zaza échanger sur leurs 100 bornes déjà effectués, organiser sa journée pour pouvoir passer la sortie de 2 heures, et surtout, avoir un objectif commun !
A quelques jours de la compétition, Zaza a malheureusement dû renoncer…
Je suis donc parti en Espagne, accompagné de Toff et d’Emma, le vendredi 25 novembre, veille de la course.

Jour J-1 :
Avec Toff, nous étions logés dans un centre sportif alors qu’Emma était logée dans un hôtel proche, avec toute l’équipe de France et son staff.
Le soir, nous l’avons rejoint dans son hôtel et là ce fut là pour moi un véritable choc : toutes les délégations étrangères étaient présentes : Japon, Etats-Unis, Allemagne, Canada, Afrique du Sud, Brésil, bref pratiquement le monde entier ! Et Emma faisait partie intégrante de ce bel ensemble !
C’est elle qui, avec trois autres femmes, représentait notre pays, c’est elle qui portait la tenue de l’équipe de France, c’est elle qui a été sélectionnée pour défendre nos couleurs sur ce 100 km sur route.
Notre présidente est une championne. Il m’a fallu aller en Espagne pour le réaliser pleinement.
Le samedi matin, nous nous sommes rendus sur le parcours afin de faire un petit footing et faire une reconnaissance de ce qui nous attendait.Il s’agissait d’une boucle de 10 km à effectuer 10 fois. Il y avait un passage sur le bord de plage puis ensuite une traversée de la ville sur des portions de route avec des allers-retours. Le footing s’est bien passé bien que je trouvais que j’avais les jambes un peu lourdes. Après renseignement, on m’a confirmé que c’était bon signe.
L’après-midi fut consacrée au retrait des dossards puis à la sieste.
Et en fin d’après-midi, nous avons assisté à la cérémonie officielle avec le défilé des équipes.

Jour J :
C’est le grand jour !
Le départ est fixé à 7h. Un quart d’heure avant la course, je viens m’installer dans le sas du départ. Emma est devant, à sa place, avec les élites.
Le départ est donné, je prends soin de ne pas partir trop vite et de faire un premier 10 km d’échauffement…
Partir trop vite sur ce genre de course, serait gâcher 3 mois d’entraînement…
J’aperçois Emma devant, avec les trois autres féminines. Je cours toujours à petite allure, en veillant à bien boire et manger. Je rejoins finalement Emma, tranquillement, et nous courons à notre allure 100 bornes c’est-à-dire à une allure de 4mn55s par km.
Je veille toujours à bien m’hydrater, ce qui m’oblige à faire quelques arrêts …A chaque tour, le passage sur le tapis électronique permet un affichage de nos noms et temps de parcours ainsi que le nombre de tours réalisés.
Il y a assez peu de monde pour nous encourager, à part bien sûr lorsque nous passons et repassons sur la ligne de départ. L’ambiance est assez studieuse. Je gère mon chronomètre et toujours mes ravitaillements. Quelle sensation bizarre pour moi de courir si longtemps à 12 km/h.
Je passe le km 42,195 et là je me dis que je rentre dans un monde inconnu. En effet, sur route, je ne suis jamais allé au-delà du marathon. Je vais toujours assez bien mais je sens aussi que mes pieds claquent un peu plus sur le sol, comme si je courais avec des chaussures un peu usées (alors qu’elles étaient neuves !)…
L’équipe de France féminine est devant moi, à 300 mètres… La météo se gâte : une pluie fine puis plus soutenue vient tous nous rafraichir… Elle s’arrête cependant mais de très belles flaques d’eau se sont formées et m’oblige à les traverser.
A partir du 55ème km, nous rattrapons avec Emma, Laurence Klein, qui a un petit coup de mou (les quadri en feu nous dira-t-elle). Nous courons alors ensemble. Je commence à sentir petit à petit la distance dans les jambes : ma foulée est moins aisée et il n’y a rien à faire contre cela. Mon allure ralentit… Je veille à m’alimenter et à boire, bien que je n’en n’ai pas envie. Le passage entre le 60ème et 80ème km sera laborieux, je gamberge un peu, et vois défiler le chronomètre. Mon baptême de cent bornard est en train de s’effectuer. Ma course est plus lente, je me sens moins léger…
J´ai pour objectif l’avant dernier 10 km, je sais qu’il sera le plus dur mais qu’après je filerai sur la ligne d’arrivée.
Je passe le 80ème km, je le prends comme un travail à faire : j’essaie d’avancer et je pense à ma foulée, j’oublie la distance à faire et j’avance, j’avance… Au ravitaillement, je bois du coca coupé avec de l’eau. Un des ravitaillements est situé dans un angle droit, c’est-à-dire qu’il faut ralentir pour boire et relancer tout de suite après : c’est terrible ! Je double étonnamment beaucoup de coureurs, ils sont vraiment assez mal. Je me fais aussi un peu doubler, mais pas tant que cela.
Je passe enfin le 90ème km !!! C’est le dernier tour, je regarde le chrono. Je suis un peu loin de mes espoirs (je m’étais entrainé pour finir en 8h14 mn : sur le papier c’est très facile 🙂
Je rejoins un coureur qui est à la peine : je lui dis que c’est le dernier tour mais c’est là qu’il m’annonce qu’il lui reste encore deux tours à effectuer ! Je lui propose que nous courions ensemble. Nous parlons un peu : il m’annonce qu’il a fait un 24 heures il y a trois semaines … et qu’il ne recommencera plus jamais ce type d’enchainement 🙂
Il me laisse partir , je dois courir à 10 km/h. Je guette les kilomètres : ils sont assez longs ces kilomètres, environ 1200 m….
Je ne souffre pas, à proprement parler, mais je ne peux pas aller plus vite.
Le 99ème km est passé : ça va mieux.Je me redresse et réajuste mon maillot, j’essaie d’accélérer mais non, mon corpsme dit non : écoutons-le. Je passe la ligne d’arrivée en 8h46 mn !!! On me présente une chaise et un verre de coca : je reste sur la chaise quelques instants et me dirige vers le ravitaillement. Je dévore des cacahuètes (comme ça fait du bien un peu de salé !).
Emmanuelle et Christophe sont là et me félicitent.
Je suis très content de ma course, j’ai découvert la distance. Le 100 km sur route est une course à apprivoiser, c’est une école de patience. Je pense être capable de faire mieux que 8h46 mn.

Je sais que le suivi online n’a pas fonctionné mais merci encore pour tous vos messages !

Même lorsqu’on les lit plus tard, vous ne pouvez pas savoir comme ils font plaisir !

Eric.